Diagnostiquer l’absentéisme
L’absentéisme est un phénomène désorganisateur à tous niveaux de l’organisation : pour le gestionnaire, il est synonyme de coûts supplémentaires, de dégradation de la qualité du service ou du produit. Pour les managers, l’absentéisme complique les tâches de prévision et d’organisation, et génère une forte insécurité. Pour les collègues, il est source de tensions, complique la coopération et peut être associé à un vécu d’injustice.
Le phénomène est complexe et résulte toujours d’une multiplicité de causes. Pour autant, les études sur l’absentéisme convergent sur un point central : l’absentéisme est révélateur du fonctionnement de l’organisation, de l’attrait qu’elle recèle pour les salariés. Il est un témoin sensible de l’adaptation du travail à l’homme, et de la satisfaction qu’il y trouve.
Mais, l’absentéisme reste un phénomène profondément énigmatique dont le sens n’est pas donné a priori, et qui requiert un travail méthodique d’analyse, d’interprétation et de partage au sein de l’organisation.
Nous adoptons une double focale pour comprendre le phénomène : l’analyse statistique permettant d’identifier et suivre l’évolution de « l’architecture de l’absentéisme » : quelles sont les populations les plus concernées, par quels types d’absence, avec quelles régularités… Elle se fait sur la base d’entretiens et d’analyses de données.
L’analyse fine et « clinique » du phénomène est complémentaire, permettant d’interpréter les causes profondes et de faire émerger des pistes d’action cohérentes avec la réalité du travail. Elle mobilise les méthodes de l’entretien, de l’observation du travail et/ou d’enquête par questionnaire.